En route pour une mission en Méditerranée orientale et en Mer noire, la FAA Jean Bart a eu l’opportunité de mener un exercice anti-aérien avec douze aéronefs grecs.
D’un côté, le Jean Bart et quatre chasseurs grecs, contrôlés par la frégate française, de l’autre, huit aéronefs grecs, chargés d’attaquer notre bâtiment. Pendant une heure, le ciel d’Ithaque a grondé, traversé par les avions de chasse déferlant sur le bateau. A bord, tout l’équipage est sur le pied de guerre. A la passerelle, du chef de quart au timonier, chacun s’active à manœuvrer le bateau pour faciliter le travail du système d’armes. Dans l’obscurité du central opérations, la tension est palpable. Les communications avec les aéronefs «alliés» se font en direct et en anglais, exercice OTAN oblige. Les opérateurs radar veillent. Soudain, un avion est repéré et identifié. Cible détruite… Grâce à la performance du système d’armes du Jean Bart et à la combativité de l’équipage, l’exercice est un succès : la frégate a su éviter les attaques des chasseurs grecs, les «détruire» fictivement avant qu’elle ne puisse être prise pour cible.
Le silence reprend ses droits dans le ciel d’Ithaque qui vit partir Ulysse pour Troie. Le Jean Bart, à son tour, poursuit sa course vers le Levant.

Port de Beyrouth, au matin, ciel nuageux. C’est avec un jour d’avance que le Jean Bart s’est présenté à l’entrée du port libanais, laissant derrière lui une mer devenue mauvaise. Face à la frégate, les monts encore enneigés par la fin de l’hiver, et la ville de Beyrouth, hérissée de grues, de clochers et de minarets. A la passerelle et en machines, le temps n’est cependant pas à la contemplation : la navigation en eaux resserrées et l’accostage sont parmi les manœuvres les plus délicates.
Il s’agit pour le service propulsion de réduire la vitesse du bateau, tout en conservant à la passerelle la possibilité de manœuvrer. La passerelle de son côté doit s’assurer de la sécurité de la navigation dans un bassin étroit que le bateau partage avec d’autres bâtiments civils et militaires. Les ordres sont donnés calmement, un à un. Chacun les exécute avec concentration. La frégate ralentit, amorce une lente giration, puis vient s’accoster au quai. «Terminé barres et machines».

La Brigade de protection (que l’on appelle à bord BP) rassemble des membres de l’équipage, sur la base du volontariat, de tous grades et toutes spécialités confondues. A bord du Jean Bart, la BP se compose donc d’un maître d’hôtel, de deux détecteurs, de deux détecteurs anti-sous-marin, d’un expert système de combat, d’un artilleur, d’un mécanicien, d’un électricien, d’un moniteur de sport, d’un timonier, de six fusiliers marins et d’un officier (le Chef BP). Les missions confiées à ce groupe sont aussi diverses que variées : sécurisation de points désignés à terre pour une évacuation de ressortissants, protection du Jean Bart dans les zones côtières ou portuaires comportant des risques d’attaques terroristes, reconnaissance d’objectifs depuis la mer en embarcation rapide, etc.
Les membres de la BP sont formés directement à bord par un entraînement régulier aux ordres du chef de la BP avec l’aide des fusiliers marins du bord, experts du domaine. Ainsi, le 30 Mars 2013 la BP a été sollicitée pour effectuer deux exercices consécutifs de reconnaissance à la mer sur des bâtiments à plus de 30 kilomètres du Jean Bart. La BP a été projetée en embarcation rapide pour prendre des photos du «client», dans des conditions de mer pas toujours très clémentes…
Ces objectifs, exigeants et parfois risqués, nécessitent une solide préparation physique et un entraînement spécifique. Chacun doit faire preuve de détermination et de maitrise de soi. Les membres de la BP sont formés à l’emploi de toutes les armes d’infanterie présentes à bord. Ils s’entraînent régulièrement au maniement des armes. De la même façon, des exercices de progression tactique et d’utilisation des embarcations sont réalisés le plus souvent possible. Faire l’exercice, «débriefer», répéter, refaire l’exercice : ces entraînements constituent ce que nous appelons des «Drill», indispensables à la réussite de la mission.
La bonne condition physique, qualité première pour appartenir à ce groupe, est également régulièrement entretenue. Des parcours sportifs, des séances de combat au corps à corps et des exercices d’aguerrissement sont organisés pour affuter le corps et l’esprit de ces marins.
Les meilleurs d’entre eux intégreront «l’équipe de visite». Cette équipe a pour objectif d’être projetée sur un bâtiment désigné afin de vérifier que le celui-ci est en règle. Ce sont le plus souvent des contrôles de routine mais ces opérations permettent parfois de déceler des anomalies nécessitant des vérifications plus poussées qui peuvent faire apparaître des infractions (trafic illicite, usurpation de pavillon, non respect des règles internationales …).
Etre membre de la BP à bord du Jean Bart c’est avant tout une expérience unique au cœur de la vocation première du militaire et au service de la mission opérationnelle de l’unité.

Ce Jeudi, au sud de Larnaca, Chypre et la France vont conduire un exercice de recherche et sauvetage aéronautique. Un communiqué officiel du ministère chypriote de la défense indique que des forces aériennes des 2 pays vont participer à l’exercice, avec la participation de la frégate Jean Bart. Cette dernière dispose d’un hélicoptère Panther.
Du côté chypriote, 2 hélicoptères de la Garde Nationale et de la Police, ainsi qu’un navire de la marine et un patrouilleur, participeront à l’exercice. Le scénario de l’exercice prévoit un accident aérien en mer, un incident dans la zone économique exclusive de Chypre et dans la zone JRCC.

La frégate Jean Bart est arrivée ce mardi à Novorossisk (côtes russes de la mer Noire) pour une visite qui devrait durer jusqu'au vendredi 26 Avril prochain. Les marins français visiteront notamment Novorossisk et le "croiseur-musée" Mikhaïl Koutousov, tandis que le Jean Bart sera ouvert au public. Marins français et russes disputeront également à un tournoi de football.

Outre sa mission opérationnelle, le Jean Bart mène en mer de nombreux exercices. Les exercices sécurité, qui visent à lutter contre un sinistre (par exemple un incendie ou une voie d’eau), laissent parfois leur place à un exercice de plus grande ampleur : le MACOPEX. Cet exercice a pour but d’entraîner l’équipage à poursuivre sa mission opérationnelle malgré les «coups» portés par l’ennemi.
Le dernier MACOPEX (pour exercice de maîtrise des capacités opérationnelles) a placé le temps d’un après-midi le Jean Bart sous la menace fictive de plusieurs attaques.
Acte 1 : le CO détecte une menace aérienne. Des avions de combat s’approchent du Jean Bart. Rappelé au poste de combat, tout l’équipage prépare le bâtiment à un éventuel impact. L’aéronef lance plusieurs missiles. Le bâtiment est touché. Des installations sont détruites, des hommes sont à terre. Mais le temps n’est pas encore venu de panser ses plaies. La priorité du commandant étant la lutte anti-aérienne, chacun doit rendre compte de l’état de ses installations, analyser les dégâts et tenter d’en limiter les conséquences, réparer le matériel indispensable à la poursuite de la mission, se battre coûte que coûte.
Acte 2 : la menace aérienne est à peine levée que plusieurs petites embarcations fortement armées s’approchent du bateau. Sans plus attendre, la priorité du commandant devient la lutte antisurface. Certains dégâts sans conséquence pour la lutte anti-aérienne sont devenus plus problématiques, et réciproquement. Chacun se prépare et se reconfigure. Le Jean Bart n’a pu éviter une roquette. D’autres installations touchées, d’autres victimes sont tombées. Mais le combat continue.
Acte 3 : c’est enfin un sous-marin qui menace la frégate et tire une torpille. Le bâtiment est gravement touché et ne peut plus répondre à la priorité du commandant, qui est la traque et la destruction du sous-marin ennemi. Le commandant ordonne alors l’évacuation du Jean Bart. Dernière priorité pour l’équipage, sous le contrôle du commandant en second : rendre possible l’évacuation complète du bâtiment en limitant au maximum les pertes humaines. Chacun rallie sa zone d’évacuation quand la fin du Macopex est prononcée. Ouf, ce n’était qu’un exercice… Et la cohésion de l’équipage n’en est que renforcée.