Profitant de son arrêt technique, une délégation de 9 marins du La Motte-Picquet a rendu visite à sa ville marraine les 14 et 15 Mars. Ces marins ont pu communiquer leurs expériences et l’amour de leur métier. Marins, spécialistes et combattants, ils ont partagé avec de jeunes écoliers, collégiens et des lycéens, leur passion.

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Les marins du LMP au Lycée technique Jean Jaurès

Depuis de nombreuses années, la frégate entretient des liens privilégiés avec l’école primaire Oscar Leroux et le collège de la Binquenais. Le directeur et le principal de ces deux établissements prennent, cette année, une retraite bien méritée et l’occasion était donnée de les rencontrer une dernière fois avant la reprise des activités opérationnelles. Les marins ont été accueillis par des élèves pétillants pour les plus petits, réservés mais curieux pour les plus grands.
Soucieux de s’ouvrir à d’autres jeunes rennais, le La Motte-Picquet a récemment proposé de rencontrer d’autres établissements. Le Lycée technique Jean Jaurès s’est montré intéressé et à invité la délégation à exposer à des lycéens en bac pro élec le déroulement d’un arrêt technique d’envergure. D’abord silencieux, ce public de futurs professionnels a rapidement compris les réalités et les attraits du métier de marins mais surtout le rapport direct entre leur apprentissage et la mise en application à bord d’un bâtiment de la marine. Les marins présents, aux cursus scolaires très variés, ont montré que leur passion s’accordait bien avec les belles perspectives offertes par la Marine dans ces différentes spécialités.
Les possibilités de stages à bord, comme avec l’IUT de Rennes avec lequel la frégate a déjà un partenariat, ont évidemment fortement intéressé élèves et professeurs.

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Un jeune malade prend la pause

Cette visite à Rennes fut très riche en nouvelles opportunités. A la suite d’une première rencontre avec le directeur de l’Espace des sciences de Rennes, M Cabaret, une partie de la délégation a pu participer à une séance au «laboratoire de Merlin». Grâce à des présentations, ludiques mais surtout pédagogiques, sur des thématiques variées comme les sons, le froid, les parfums… Lors de ces séances, une équipe étonnante d’animateurs emmène de jeunes publics vers plus de connaissances scientifiques. Une très intéressante séance de travail s’en est suivie avec ces équipes d’animation qui se sont montré intéressées par toutes les applications techniques voire tactiques présentes sur une frégate et dont les marins du La Motte-Picquet pourraient venir témoigner en illustration d’une séance lors d’un prochain déplacement dans la ville marraine.
Une autre aventure, plus émouvante sans doute, est en marche. L’histoire commence il y a presque un an avec la venue à bord de Mme Babin, présidente de l’association Myosotis 35, œuvrant pour les enfants atteints de leucémies. Une convention est signée avec la frégate pour tenter de réaliser pour les enfants, en voie de guérison, des rêves «d’Océans». Pour la première fois, ces enfants ont pu rencontrer et découvrir la frégate au travers de son commandant présent lors d’un goûter, au sein du service hématologie de Rennes, organisé par les bénévoles de l’association. Il est possible que leurs sourires parviennent, à la faveur d’une prochaine escale, à bord de la frégate.
Le La Motte-Picquet a la chance d’avoir une ville marraine très accueillante et une équipe municipale dynamique, sans oublier le soutien efficace du GSBdD de Rennes lors des déplacements de l’équipage. Chacun est reparti en pensant à 2014 où l’on saura fêter dignement les 25 ans du parrainage.

Au sommet de la mâture trône le radar DRBV15, qui permet de veiller à la fois ce qui se passe à la surface de l’eau et ce qui se passe dans les airs. Une pièce maîtresse donc dans la lutte au dessus de la surface. Mais celui du La Motte-Picquet montrait quelques signes de faiblesse : des difficultés à changer la vitesse de rotation, et surtout des difficultés au lancement de la rotation. Il n’y avait aucun précédent de ce type d’avarie. Le bord a donc tout d’abord remplacé l’ancien moteur défectueux, mais le souci persistait. Une longue recherche commence, conjointement avec l’industriel. La cause sera finalement découverte par les équipes du bord : il s’agit d’un contacteur électrique défectueux. Après remplacement de cette pièce, le bord procède à de nouveaux essais en rotation (sans émission, car l’on est au bassin), qui seront validés par l’industriel. L’installation retrouve un fonctionnement nominal. Dans le même temps, une fuite doit être traitée sur une installation de guerre électronique. Après une première intervention, le résultat semble satisfaisant malgré une fuite résiduelle. Mais quelques semaines après, cette fuite n’a plus de résiduel que le nom. C’est finalement un tronçon complet de l’installation qui devra être changé. Mais le succès est au rendez-vous, et l’installation est finalement complètement étanche.
La mâture est le troisième «point d’attention» de cet arrêt technique pour le service LAS (Lutte Au dessus de la Surface). De loin, elle semble en bon état. Mais une fois l’échafaudage en place, mauvaise surprise… Plusieurs chancres (boursoufflures liées à la rouille), et surtout des plaques «nid d’abeille» en mauvais état, ce qui doit être repris pour la sécurité du personnel.

Il faut donc prendre son courage à deux mains et commencer ce chantier gigantesque ! Malgré une météo pas toujours clémente, les moindres moments de «beau temps» seront mis à profit pour redonner à notre «dame de fer» tout son éclat. Piquage, brossage, et peinture sont alors le lot quotidien pour les membres du service LAS.

Pendant ce temps, une entreprise intervient pour découper les anciennes plaques métalliques et en souder de nouvelles. Mais les différents travaux sur le chantier compliquent parfois la tâche des équipes, et font prendre du retard sur un planning déjà bien chargé. Après presque trois mois de travail acharné, la mâture retrouve son éclat initial, et l’échafaudage peut enfin être démonté !
Enfin, l’entraînement des opérateurs n’aura pas été oublié ! Deux à trois entraînements par semaine au simulateur sont programmés en moyenne, dans tous les domaines de lutte (menace aérienne, surface ou sous-marine). Sans oublier les séances de formation pour les plus jeunes (procédure et tactique), et le sport hebdomadaire… Tout cela fait partie du quotidien du détecteur afin de ne pas perdre les acquis de la navigation, et lui permettre de repartir en mer avec sérénité et détermination.
Vivement les embruns et les escales.

- 07h30, après plus de sept mois d’arrêt technique privant la frégate de son milieu naturel, les derniers litres d’eau viennent compléter le remplissage du bassin 3 de la Penfeld. La coque est étanche et la porte s’ouvre enfin vers les grands espaces marins pour le La Motte-Picquet.

- 09h15, le pont de Recouvrance se lève enfin, laissant subodorer l’air du large. Le crachin matinal est alors perçu comme un fouettement d’embruns. L’équipage est sur le pont, fier du travail accompli, paré à aller de l’avant, mais c’est bien vers la poupe que les regards sont tournés afin d’accompagner le navire dans les sinuosités de la Penfeld. Malgré un froid piquant, les Brestoises et Brestois étaient au rendez-vous le long des rives pour saluer la fin d’un évènement majeur dans la vie du La Motte-Picquet et admirer à la fois la beauté d’une coque repeinte à neuf et la finesse et la précision du travail des pilotes du port. La sortie de bassin aura aussi été l’occasion de tester un nouveau système de positionnement dédié aux FREMM. La précision requise pour entrer une FREMM du bassin 3 est en effet de l'ordre d'une vingtaine de centimètres. Sur la base de GPS différentiel, le SHOM fournit donc au pilote, avec une extrême précision (quelques centimètres) et en trois dimensions, la position du bateau en temps réel. A la mise en eaux, c’est ce système qui a le premier noté que le bateau s’était soulevé de ses berceaux et flottait désormais. En Penfeld, le haut de la mâture s’approche paisiblement du tablier du pont de Recouvrance ; tout est prévu mais personne à ce moment là ne peut s’empêcher de lever la tête et de retenir son souffle jusqu’à avoir la certitude de s’être complètement affranchi de cette dernière barrière physique. Les 7 mètres du Saïgon à l’extrémité du mât, démontés début Octobre, vont pouvoir être remis en place prochainement.

La sortie est lente et contrôlée par la ronde des remorqueurs qui virevoltent de part et d’autre de l’imposante coque privée de sa propulsion.

- 10h00, les deux virages de Penfeld ont été négociés avec brio, les remorqueurs ont été permutés et c’est désormais «cap sur l’étrave» que la frégate D645 rejoint le quai d’armement Ouest où le chantier s’achèvera dans quelques semaines. La proue est de nouveau tournée vers le goulet comme une promesse d’avenir et chacun s’investira maintenant pleinement pour les essais à quai puis à la mer et une remontée en puissance, dans le but de reprendre rapidement le cycle opérationnel cet été.

19 Juin 2013 : La frégate LA MOTTE-PICQUET navigue dans les environs de Brest.