Déployée en Méditerranée, la frégate Guépratte a commémoré le 18 Mars l’attaque des Dardanelles par l’amiral Guépratte. Rassemblé sur le pont d’envol, par un beau soleil matinal, l’équipage a évoqué la journée du 18 Mars 1915 et la mémoire des marins qui sont tombés pour la France aux Dardanelles sous les ordres de Guépratte. Cette cérémonie a également été l’occasion de s’incliner devant la mémoire du caporal Alexandre Van Doeren mort au combat le 16 Mars au Mali.
Extrait de l’évocation historique : En 1915, alors que la guerre terrestre s'enlise dans les tranchées, l'idée fait son chemin d’ouvrir un second front à l’Est, de prendre à revers les empires centraux, de prendre Constantinople et faire la jonction avec l’empire russe. Winston Churchill, alors premier Lord de l'amirauté, décide d'engager la bataille des Dardanelles, détroit qui relie la mer Egée à la mer de Marmara, laquelle est reliée à l’Est à la Mer Noire par le Bosphore.
L’attaque générale est lancée le 18 Mars. Guépratte réclame l'avant-garde. Sa division est composée des cuirassés Bouvet, Suffren, Charlemagne et Gaulois. Les quatre cuirassés français aux côtés de six cuirassés britanniques engagent la bataille avec les bastions turcs dans un duel d’artillerie. Le combat dure toute la journée, c'est un déluge de feux. Les pertes sont terribles : le Bouvet est coulé par une mine, le Suffren et le Gaulois sont mis hors de combat. Du côté britannique, l’Irresistible et l’Océan sont coulés, l’Inflexible mis hors de combat. L’escadre combinée renonce au forcement des Dardanelles par ses propres moyens.
Au soir du combat, l'amiral Guépratte rend compte de l'engagement au gouvernement de la République : "Aujourd'hui, ma division a pris part à une opération de grande envergure... j'ai le sentiment que l'honneur du pavillon a été pleinement satisfait, mais il a été chèrement acheté." L'amiral britannique rend compte également à la couronne : "Je dois porter à la connaissance des Lords de l'amirauté la manière splendide dont l'escadre française s'est comportée. Elle n'est aucunement troublée par ses lourdes pertes. L'amiral Guépratte l'a conduite au feu avec la plus grande bravoure." C'est lors de cette bataille que l'amiral fut surnommé par les Anglais «Fire Eater» ou «mangeur de feu». C’est le surnom que Nelson donnait à ses compagnons d’armes les plus courageux. Pour son action, lors de l’attaque des Dardanelles, la division de l’Amiral Guépratte reçoit la citation suivante : «A pris part avec une magnifique bravoure à l’attaque des Dardanelles en mars 1915, donnant, malgré de lourdes pertes, un splendide exemple d’entrain, de ténacité et de discipline».
L’amiral fait l’objet de la citation suivante : «A, par son énergie inlassable depuis l’ouverture des hostilités, donné le plus bel exemple de devoir militaire et de courage. A, dans toutes les opérations effectuées aux Dardanelles, conduit ses navires avec une bravoure à laquelle on ne saurait trop rendre hommage.»
De nos jours encore, tous les bâtiments français qui franchissent les Dardanelles déposent en mer une gerbe à la mémoire du Bouvet.
A bord du Guépratte, les tourelles et affûts portent les noms de ces combats glorieux et dramatiques : Koum Kaleh, Sedul Kahr et Tchanak. L’emblème-même du bâtiment rend hommage aux opérations menées aux Dardanelles : il représente une carte du détroit, au-dessus de laquelle figure un heaume chevaleresque, symbole du courage et du panache de l’amiral Guépratte et de ses marins. L’équipage est le gardien de la mémoire des marins qui ont combattu avec Guépratte aux Dardanelles, de leur bravoure et de leur sacrifice.

Pour évaluer son état de préparation opérationnel avant le départ pour l’opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante, la frégate Guépratte a suivi quatre jours d’entraînement intensif organisés par la division entraînement de la force d’action navale. L’équipage a pris part à deux entraînements majeurs : Tamouré et Piratex.
Tamouré : La combativité et la résistance de l’équipage, ainsi que sa capacité à mettre en œuvre ses armes ont été évaluées jour et nuit pendant trois jours. Tamouré est un entraînement qui consiste à placer le bâtiment dans une situation opérationnelle en temps de crise avec un scénario inconnu de l’équipage. Navires, embarcations rapides, jet ski, aéronefs de la société Apache, cibles aériennes et de surface télécommandées mises en œuvre par le Centre d’essais de la Méditerranée faisaient partie du dispositif de l’entraînement.
L’artillerie et les missiles Crotale du Guépratte ont prouvé leur précision en abattant six cibles.

Piratex : Mené sur une journée, l’entraînement consiste à mettre en place une Equipe de Protection Embarquée (EPE) sur un bâtiment transitant dans une zone de piraterie, à conduire une escorte, à intercepter une embarcation suspectée d’actes de piraterie et à retenir les présumés pirates avant de les transférer à la justice d’un état. Des capacités que l’équipage de la frégate devra peut-être mettre en œuvre durant sa présence dans la zone de lutte contre la piraterie.
En validant ce double entraînement, le Guépratte a confirmé son aptitude à remplir les missions qui lui seront ordonnées en océan Indien.

Intégré à la Combined Task Force (CTF) 150 du 05 au 09 Mai 2013, la frégate Guépratte a reçu ce vendredi 10 Mai une visite de la délégation de l’état-major conduite par le capitaine de vaisseau Jean-Michel Martinet afin de dresser un bilan des actions menées sous son commandement.
Embarqué à bord du BCR Somme, cet état-major, armé par le commandement de la force aéromaritime de réaction rapide (FRMARFOR), dirige les opérations de lutte contre le terrorisme dans la région de la mer rouge, du golfe d’Aden, de la mer d’Arabie et de l’océan Indien dans le cadre de l’opération Enduring Freedom (OEF).
Lorsqu’il était intégré à la CTF150, le Guépratte a notamment conduit plusieurs visites auprès de bâtiments rencontrés dans sa zone de patrouille et surveillé l’activité maritime. Ces visites régulières permettent notamment d’informer les navires en transit sur le rôle que jouent les bâtiments intégrés à la CTF150 au profit de la lutte contre le terrorisme et les trafics associés par voie maritime.